Année jubilaire, des signes d’Espérance dans notre Province – 9
A Fribourg, Canteleu et Marseille des signes d’Espérance dans notre vie quotidienne

A Fribourg, au seuil de l’année 2024, Sr Maggy, notre Sœur Servante, partage le souci de chacune de préparer l’avenir. L’âge avançant il est nécessaire de prévoir un allégement du service de la cuisine, de l’intendance. Il s’avère nécessaire de rechercher une personne apte à assurer cette fonction qui devrait décharger progressivement la Communauté des soucis des repas et intendance. Tout ceci nous invite à une réflexion.
Oui, nous sommes en situation de fragilité, nous avons besoin d’aide pour garder un équilibre de vie spirituelle, physique intellectuelle afin de pouvoir consacrer nos énergies restantes au service de la communauté et des Pauvres. Une première initiative a été d’engager une cuisinière sans renoncer entièrement aux repas fournis par la cuisine d’un EMS (=EHPAD). Cette perspective a été acceptée, pratiquée et portée dans la prière.
En février, Sr Maggy nous présente Mme G., mère de famille Erythéenne, dont le mari n’a qu’un emploi à 60%; le couple vit avec 3 jeunes aux études et héberge une parente malade. Nous sommes sensibles à la possibilité d’aider par un salaire cette personne en recherche d’emploi depuis longtemps. Elle accepte volontiers de venir collaborer à la préparation des repas pour une période d’essai. Espérance pour elle et pour nous ! … Toutefois malgré ses qualités humaines, pratiques, au terme de 6 mois, le constat est que cette personne ne peut pas assumer le service de cuisinière seule. Avec regrets, l’expérience se termine avec elle.
De nombreux contacts ont été pris pour associer à notre recherche des personnes susceptibles de trouver « la perle rare » (par ex. les Sœurs d’autres Congrégations par leur prière et leurs contacts). La recherche continue auprès du service de l’Office de l’emploi de l’Etat mais le résultat est négatif. Après 2 essais infructueux, nous arrivons presqu’à la fin de l’année 2024, sans perspective d’allègement de nos services mais bientôt pour chacune une année de plus !
C’est le 29 janvier, que Sr Maggy sortant du marché rencontre une dame, anciennement à la Providence comme cuisinière. La conversation s’engage et Sr Maggy lui partage notre recherche d’une cuisinière. A ces mots, Laurence, c’est son prénom, répond qu’elle est disponible pour ce poste car elle est dans un stage de réinsertion suite à une dépression. Accord est donné pour nous rencontrer avec sa référente dans notre communauté. Dix jours plus tard, elle commence le travail chez nous tout en étant suivie par la personne mandatée par l’assurance. Après 3 semaines, nous sommes satisfaites de la qualité des repas de midi et soir préparés par Laurence. Elle-même, est aussi positive et apprécie de pouvoir nous assurer ce service.
La présence actuelle de Laurence est une solution « gagnant-gagnant » et nous rendons grâce à Dieu pour ce don.
Pour nous c’est un soulagement qui nous permet de respirer, d’avoir plus de temps pour répondre aux appels, lire, nous former, visiter, goûter la paix.
Pèlerins de l’espérance, nous continuons la route dans la confiance et l’espérance en communion avec tous ceux et celles qui prient et attendent une réponse à leur demande.

A Canteleu, au deuxième étage, nos voisins Mimi, Franck, mère et fils, personnes handicapées.
Avant d’arriver dans notre immeuble, plusieurs personnes nous avaient mis en garde : personnes bruyantes, à histoire.
En réalité, nous avons de bonne relation avec eux, nous nous rendons service mutuellement.
Depuis 3 ans ils viennent régulièrement au local saint Vincent.
Franck n’hésite pas à nous donner un coup de main dans les préparations des fêtes, et d’intervenir auprès des HLM même s’il faut le modérer dans son langage.
De notre côté ils ont besoin de nous pour les transports : courses, médecins etc…
Réciproquement nous nous souhaitons nos fêtes et nos anniversaires.
Cette fraternité s’est construite au fur et à mesure des évènements.

A Marseille, Campagne l’évêque, la proximité d’habitat favoris de nombreuses rencontres, c’est dans ces multiples déplacements que je croise souvent un petit groupe d’enfants, des bonjours partagés, des sourires , des conversations plus structurées tissent des liens amicaux et font qu’un soir les enfants frappent à la porte pour demander un petit service. Je découvre une famille discrète, avec de très beaux enfants 7. Cette famille squatte un petit T3 depuis 4 ans. D’origine Serbe ayant fui le pays pour s’installer en Italie puis en France, itinéraire mouvementé, puis arrivée très difficile sur le quartier.
Les enfants font le lien et les parents m’invitent à l’anniversaire des 2 aînées 13 et 11 ans. C’est la précarité, mais c’est aussi un itinéraire rapide vers la socialisation, l’autonomie, la maman « Nessat » trouve du travail, le papa « Tony » de santé précaire s’occupe des enfants en l’absence de Nessa.
Les parents se confient beaucoup, puis un jour tous les deux me disent leur désir de se faire baptiser eux et leurs 7 enfants. Est-ce possible et comment faire telle, est leur interrogation ? Je fais le lien et depuis tout est bien mis en route et même chaque dimanche depuis quelques semaines toute la famille participe à la messe du dimanche. Incroyable de voir la sagesse de ces enfants qui suivent de tous leurs yeux et de toute leur attention, se déplaçant sans bruit pour aller chercher une caresse près de la maman ou un câlin près du papa !
