La Communauté des Filles de la Charité D’HERICY – 1879-1990

 

HERICY est situé à 60 kms de PARIS en Région Ile-de-France sur la rive droite de la SEINE en Seine et Marne.

La forêt de Fontainebleau se trouve sur l’autre rive de la SEINE.

L’Eglise Sainte Geneviève, élevée au 12ème siècle, achevée au 13ème, avec un clocher du 15ème et restaurée au 16ème siècle, est une des plus belle de la région.

Elle est sous le vocable de la Patronne de PARIS, en souvenir de la venue de Géneviève, par la Seine, jusqu’à Héricy, pour ravitailler en blé le peuple de Lutèce, lors de l’invasion des Huns.

La Maison Sainte Geneviève, sur la place de l’Eglise, est ouverte en 1879 avec un internat et une école primaire. Cette école est tenue par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.  

Le Première Sœur servante (1) est Sœur Pauline du FAU qui vient de la Providence Sainte Marie de Reuilly (2). Elle est installée par Soeur DUFES, Visitatrice (3) et Sœur servante de Reuilly, qui s’intéresse particulièrement à la petite maison d’Héricy qui a des difficultés dès le début. Les Sœurs, maîtresses d’école enseignent jusqu’en 1913, date du Décret qui leur enlève ce droit.

L’histoire des Filles de la Charité d’HERICY est relatée en 1990 dans un texte d’un auteur anonyme :

« Au cours de l’été 1879, les Héricéens voient arriver, par la route, Sœur Pauline du Fau, venant de la Communauté de Reuilly, située dans le 12ème arrondissement de Paris. Sa mission est de redonner vie à une Ecole qui s’essouffle : l’Institution Sainte Geneviève. Les locaux sont dans un état de grande vétusté, il faut envisager bien des travaux et des aménagements. Avec le temps, tout est mis en place et vers 1885, la Maison trouve enfin une allure de croisière satisfaisante. Elle comprend une crèche, trois classes, un ouvroir pour jeunes filles tandis que le pavillon Sainte Jeanne est aménagé en Maison d’accueil et de repos pour de jeunes parisiennes ayant besoin d’une cure d’air. La Maison compte une centaine d’élèves, en majorité enfants du pays : beaucoup de filles de cultivateurs, de commerçants, et aussi un groupe d’une quinzaine d’orphelines du Chemin de Fer. L’ambiance n’est pas à la monotonie, bien au contraire. De nombreuses fêtes ponctuent l’année scolaire. Si la séparation de l’Eglise et de l’Etat intervient en 1904, ce n’est qu’en 1913 que fut retiré aux religieuses la permission d’enseigner. Elèves et maîtresses sont dispersées : à HERICY, c’est la consternation ».      

En 1914, la maison Sainte Geneviève est réquisitionnée par le service de santé pour installer une ambulance qui fonctionne jusqu’en mars 1919. Les Sœurs sont dispersées, une Soeur et une employée sont reçues à Reuilly par Sœur TANGUY, ancienne Assistante (4) de Sœur DUFES.

En 1920, la Maison Sainte Geneviève devient la Maison de vacances de Reuilly pour les enfants de la Providence Sainte Marie et pour ceux du quartier.

« Après la fin de la Guerre, trois religieuses réorganisent entièrement la Maison pour y accueillir des enfants du quartier de Reuilly pendant les vacances. La Colonie Sainte Geneviève ouvre ses portes à Pâques 1921. Quand survient la Seconde Guerre mondiale, le 3 septembre 1939, les enfants sont à HERICY. Bien des parents viennent reprendre leurs enfants, tandis qu’une quarantaine de garçons de de filles vont rester sur place jusqu’à la fin du conflit. Des classes sont à nouveau ouvertes, quelques enfants du village en profitent. Les hivers sont alors rigoureux, le ravitaillement difficile ; mais la Municipalité et la population manifestent la plus grande sympathie. A la fin du mois d’octobre, c’est le retour à PARIS.

Chaque année, jusqu’en 1968, durant le congé pascal et les grandes vacances, 80 fillettes occupent le bâtiment Sainte Geneviève et 60 garçons le pavillon Sainte Jeanne ».

Les Sœurs ont, outre le service de ceux qu’elles reçoivent dans la maison aménagée à cet effet, la visite à domicile des habitants âgés, tant au bourg que de toute la campagne environnante. Elles vont aussi dans les familles pour l’éducation religieuse des enfants et pour la visite des malades. Excepté dans les villes de Melun, Fontainebleau, Montereau, il n’y a pas de religieuses dans ce coin de la BRIE (5). 

A partir de 1969, toujours avec Reuilly, ce sont les personnes âgées de PARIS qui prennent la relève des enfants, si heureuses de jouir des bois et du grand air, surtout que, pour certaines ce sont les premières vacances de leur vie besogneuse. 

Les habitants d’HERICY accueillent avec bienveillance et intérêt la nouvelle destination de la Maison Sainte Geneviève en Maison de Retraite et de Vacances pour les personnes âgées, contentes de voir revivre cette vieille demeure à laquelle ils sont attachés. Ils gardent un souvenir très vivant de toutes les Sœurs, heureux de les voir revenir parmi eux.

« L’Administration de l’Aide à l’Enfance ferme progressivement toutes les maisons qui s’occupaient d’enfants en difficultés sociales. Le Centre de Reuilly n’y échappe pas. Chacun se demande alors ce que va devenir la « Colonie d’Héricy ». Soeur SASSIER, nouvelle Supérieure de Reuilly utilise les locaux sans attendre. Elle aménage sommairement les dortoirs en box agréables et relativement confortables. Durant trois ans, elle organise avec Sœur Hélène, des stages de vacances d’une vingtaine de jours pour les vieillards du quartier Saint Antoine de PARIS. Près d’une centaine viennent ainsi se détendre chaque été. »  C’est une grande satisfaction pour le village d’HERICY, chacun se réjouis de cette initiative. Nos amies du 3ème âge peuvent ainsi passer des jours heureux et paisibles : il n’est qu’à les rencontrer chaque jour dans les boutiques du pays, pour être assuré de leur bonheur ».

En 1971, une Maison doit être utilisée plus de trois mois sur douze. Aussi, la décision est prise d’ouvrir une Maison d’Accueil pour des personnes et des Sœurs âgées qui dépend toujours de Reuilly. La Province des Filles de la Charité de Paris a le projet de transformer ces grands bâtiments en Maison de Retraite pour Personnes âgées laïques et pour Sœurs aînées. Une cinquantaine de chambres sont prévues.

En 1972, la Municipalité émet le souhait de la disponibilité de quelques lits de la future Maison de Retraite pour les Personnes âgées de la Commune.

Un nouveau départ : une Maison de Retraite

Le 8 septembre 1973, la Communauté est formée par la Visitatrice de la Province de PARIS sous la responsabilité de Sœur LAUGIER avec trois Sœurs ; trois autres Sœurs arrivent quelques jours plus tard. 

« Avec un large sourire, Sœur LAUGIER ouvre à tous ses grands bras et les portes de la Maison. Sœur Marie-Vincent organise le « Club du Jeudi » où se retrouvent pour une partie de cartes ou de petits chevaux les résidentes et les habitants du terroir. Sœur Marguerite, Sœur Marthe et Sœur Geneviève, et plus tard Sœur Madeleine se rendent assidûment auprès des vieillards isolés et au chevet des malades. Mais le temps fait son œuvre ; les Sœurs actives le deviennent beaucoup moins, les Dames avancent en âge également ».

Le 24 janvier 1985, Sœur Andrée RAVAIN est nommée Sœur servante de la Maion. Elle assure sa mission à la Maion d’HERICY, visite les détenus de la Prison de Fleury Mérogis deux après-midi par semaine et participe à la vie paroissiale (catéchisme, animation liturgique et Conseil paroissial). 

En 1986, 13 Sœurs dont 8 ont plus de 80 ans. HERICY compte 2 000 habitants avec une population plutôt retraitée.  

En 1987, il est noté que cette Maison de Retraite est agréable, cependant elle ne plus garder des résidentes malades ou invalides. Les Sœurs sont âgées ce qui nécessite d’envisager le départ des Sœurs.

En 1989, au fil des mois les Sœurs aînées ont rejoint une Maison de Retraite des Filles de la Charité. 

Les trois dernières Sœurs d’HERICY ont prolongé leur travail pour permettre la reprise de la Maison dans les meilleures conditions tant pour les résidents que pour le personnel.

Le 19 février 1990, la Communauté d’HERICY est fermée. C’est le départ des trois Sœurs pour une nouvelle mission. Suite à un appel, la Communauté de VILLIERS SAINT GEORGES en Seine et Marne (6) est fondée pour une présence évangélique et un soutien des équipes de laïcs qui se sont mises en route après le départ du Prêtre âgé.  

Ce tableau résume l’arrivée de 41 Sœurs à HERICY de 1972 à 1989, dont 13 Sœurs aînées après l’aménagement des 50 chambres pour la Maison de Retraite. 

AnnéesNombresAnnéesNombres
1972719772
1973519784
19741319822
1975419841
1976119852

« Au cours des 111 années, les murs de la Maison recèlent bien des souvenirs, heureux et inoubliables pour la plupart. Notre génération garde plus particulièrement le souvenir des seize années qui s’achèvent, où pas moins de trente cinq religieuses se sont succédées au cours de cette période. Mais une pensée doit réconforter celles qui nous quittent. Leur Maison, leur œuvre demeure ; l’accueil, les soins et le réconfort quelles ont apporté aux résidentes continueront d’être assurés et prodigués. Ce changement est inévitable et doit se faire sans trouble pour les personnes accueillies. Ceci est possible grâce au patient travail de concertation effectué par la Municipalité et par son Maire, ici présent. HERICY n’oubliera pas le passage des Filles de la Charité et tout ce que nous avons partagé et vécu ensemble ».

Département de Seine et Marne

  • Sœur servante : nom donné par Saint Vincent de Paul à la Supérieure d’une communauté
  • Reuilly : maison des Filles de la Charité située 77 rue de Reuilly à PARIS 12ème où a vécu Sainte Catherine Labouré de 1831 à 1876
  • Visitatrice : Sœur responsable de visiter les communautés d’une région géographique 
  • Assistante : Sœur qui seconde la Supérieure dans certaines tâches 
  • Brie : région naturelle française située dans la partie orientale du Bassin parisien,
  • Distance d’Héricy à Villiers Saint Georges : 60 km au Nord-Est d’Héricy