HISTORIQUE DES FILLES DE LA CHARITE DE PORT-EN-BESSIN

Port-en-Bessin-Huppain est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 2000 habitants, sont appelés les portais et les portaises. La pêche rythme la vie économique.

C’est le 7ème port de France et le premier de Normandie. La criée, est l’une des plus modernes de France. Les autres secteurs de l’économie sont le tourisme et l’industrie (construction navale et réparation).

Les sœurs sont arrivées à Port-en-Bessin en 1890 à la demande de la Comtesse Foy.       

Le 6 octobre 1888, la Comtesse Foy écrit à M. l’Abbé Hamel, curé de Port-en-Bessin, son intention de faire une donation pour la création d’un asile qu’elle désire voir dirigé par les Filles de la Charité. Car lors de ses voyages, elle découvre la misère et la détresse des familles de marins. De nombreux enfants sont peu scolarisés et partent dès 12 ans à la mer !

La communauté ne promet rien, mais le 24 janvier 1889, nouvelle lettre à l’abbé Hamel.

Le 29 août 1889, Monsieur Fiat, Supérieur général écrit à M. Hamel : qu’il recherche en effet une « sœur brevetée » qui puisse prendre la direction de l’asile, et confirme l’envoi de sœurs.

Le 12 avril 1890, un traité est conclu entre : le Comte et la Comtesse Foy avec le Supérieur général, M. Antoine Fiat, la Mère générale Sœur Havart, l’assistante générale Sœur Lamartinez, l’Econome générale, Sœur Lequette.

Mme la Comtesse Foy et M. L’abbé Hamel accueillent le 16 avril 1890 les six premières Sœurs. Sœur Soyez sera la première Sœur servante, jusqu’en 1915.

« Le 16 avril 1890, les cloches de la paroisse sonnaient à toute volée. Des voitures s’arrêtaient sur le seuil de l’Eglise, des religieuses en robe grise et vaste cornette, costume inconnu jusqu’alors dans la paroisse, mais qui dès l’instant même devenait populaire, en descendaient. C’était les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, formant le personnel de la nouvelle maison de l’Institut que la piété généreuse et éclairée de Mme la Comtesse Foy, en parfaite harmonie avec les désirs du vénéré curé, M. l’Abbé Hamel, ouvrait à Port dans les bâtiments de l’ancien hôtel Tordeux. Elles arrivaient de la Maison Mère de Paris. »

                                                                                  Extrait de la revue « Le Pilote de Port-en-Bessin » 1915.

Le 1er mai 1890, ouverture officielle de l’asile qui accueillit pendant 20 ans enfants, femmes, hommes.

Peu à peu un ouvroir-lingerie, la visite aux malades, les catéchismes, puis tout ce qui concerne la formation morale de la jeunesse : Enfants de Marie, Patronages, une Section maternelle.

Le 16 mai 1906, Monsieur Pauwels signait une subvention pour l’agrandissement de l’Ecole, qui fut fermée suite à une lettre de Georges Clémenceau du 17 juin 1908 au Préfet de Bayeux stipulant la fermeture des classes tenues par les Filles de la Charité en date du 1er septembre de cette même année.

En 1908, fermeture de l’Asile. Cependant l’Ouvroir subsistait toujours et ne fut fermé qu’en 1929, faute d’ouvrières. Les travaux de lingères ne leur assuraient pas un salaire suffisant pour les faire vivre.

En 1915, l’asile commençait à recevoir des enfants qui avaient besoin de l’air de la mer, sous forme de Colonies de Vacances. Rapidement des jeunes et des femmes furent aussi accueillis.

Mme la Comtesse Foy décédait rapidement en 1916. Elle avait confié à sa fille, Mme La Comtesse Pillet-Will pour la pérennisation de l’œuvre. Grâce à Soeur Longueville en 1920, cette œuvre prenait une certaine ampleur.

En 1923, la comtesse Pillet-Will entreprit des travaux pour permettre de recevoir plus confortablement les enfants.

En 1928, la maison avait, à ce moment-là, d’urgents besoin de réparations. M. le Comte fait refaire la toiture qui menaçait d’être enlevée par le vent, et cherche un repreneur.

En 1930, l’Œuvre des Orphelins reprenait la maison. L’acte est signé le 12 juillet 1930 par M. Favreau, trésorier de l’Œuvre. Elle est transformée en préventorium pouvant   accueillir 100 enfants.                                                                                                                        

Les sœurs, pendant les travaux, sont logées dans une maison du pays, au frais de l’Oeuvre des Orphelins, chez Monsieur Vacher. Une chapelle est alors construite, les Sœurs continuaient les soins à domicile et, les œuvres paroissiales.

En 1935, agrandissement d’un dispensaire appelé « Salle Sainte Mathilde ».

Puis vint la guerre 1939-1945, l’avant-port est bombardé, l’asile et le dispensaire sont détruits.

De 1932 à 1943, le Centre de Soins fonctionnait, mais tous les bâtiments furent détruits par la Guerre en 1943. Il est alors transféré à l’abri Thomas « Bâtiment des Amis Marins » rue Nationale.

Les sœurs dispensaient les soins dans les salles de « l’Association des Amis des Marins » de 1945 à 1951. Ces salles furent par la suite, utilisées pour les Patronages et la Catéchèse.

Le 1er décembre 1953, la réunion constitutive de l’Association prenait le nom : « Association Oeuvre d’Entraide Maritime Médicale et Sociale. »

La comtesse Pillet Will cédait une maison lui appartenant pour loger les sœurs et fit construire le dispensaire : dans ces locaux s’ouvraient le service de soins, de radiologie ; on y pratiquait les vaccinations scolaires. Les sœurs géraient toutes les Œuvres.

De 1966 à 1974, Sœur Bouhin Anne-Marie est Soeur servante de la maison et gestionnaire du Centre de Soins.

En 1971, la communauté comptait alors 6 sœurs outre les soins infirmiers à domicile et au Centre de Soins, la pastorale locale se poursuivait : catéchèse, diffusion de la Presse Catholique adulte et jeune, groupe d’Enfants de Marie, visite aux personnes âgées et malades hospitalisées, communion portée à domicile.

Les sœurs ont assuré la gestion du Centre de Soins et le service des malades jusqu’en 2011 ; « l’AssociationŒuvre d’Entraide Maritime Médicale et Sociale » poursuivait le service aux patients.   

Port-en-Bessin, est aussi connu avec les plages du débarquement fréquentées par les français, anglais, américains, belges, canadiens, hollandais, allemands. Un hommage est rendu tous les cinq ans aux marins disparus, pour laquelle rues et bateaux se parent de mille couleurs, avec la bénédiction de la mer.

Les dernières Filles de la Charité ont quitté Port-en-Bessin en août 2018.

 

Le service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse