Historique Montpellier – Miséricorde

Historique de la Maison des Filles de la Charité

de MONTPELLIER Miséricorde 1 rue de la Monnaie

Montpellier est une ville du sud de la France,

près de la mer Méditerranée.

« Montpellier est placée sous la protection de la Vierge depuis son institution en 1204. Les consuls de la ville l’avaient choisie comme emblème sur leur sceau, puis sur leurs armoiries. Ainsi la couleur bleue, la couleur de la Vierge, est devenue celle de Montpellier. »

L’œuvre de la Miséricorde est fondée en 1622 par des Dames de la Ville, érigée canoniquement par Mgr l’Evêque, sous le nom de « Confrérie des Dames de la Charité de la Miséricorde » pour soutenir les pauvres pendant le siège de Montpellier (1). Elle est mise sous la protection de la Vierge de Miséricorde et prend rapidement de l’extension. Cette œuvre est dirigée par les Dames durant 26 ans, sous le patronage de l’Evêque.

Pour la bonne marche de l’œuvre, la Ville est divisée en 6 quartiers ou « sixains ». Chaque secteur a ses Dames responsables, son médecin, son jour de consultation et de distribution.

Lorsque le malade ne peut pas se déplacer, le médecin du secteur va à domicile.

En 1668, les Dames ne pouvant plus suffire à la tâche, font appel aux Filles de la Charité que Saint Vincent a fondé à Paris. Les deux premières Filles de la Charité arrivent à Montpellier.

En 1715, le nombre de Pauvres croissant, deux Filles de la Charité sont ajoutées aux premières et une cinquième est demandée. Une « apothicairerie » est installée. Les Sœurs préparent elles-mêmes tous les remèdes.

En 1718, la Comtesse Anne de Conty d’Argencourt lègue sa maison rue Montpellieret à l’œuvre.

En 1724, une sixième Sœur est demandée. L’évêque Colbert, fixe l’organisation du service médical et de la distribution des vivres. : « on donnera par jour, à chaque pauvre, 3 bouillons, une ½ livre de viande cuite et un pain blanc d’un sol, ou du riz à la place ».

Les Sœurs sont logées en Communauté dans une maison attenant à la Monnaie. « Leur emploi est de faire l’école aux pauvres filles et le bouillon pour les pauvres. Elles distribuent aussi le linge, légumes et confitures en Carême ».

En 1750, l’œuvre est à l’étroit dans l’immeuble. La Marquise Murviel, agissant pour la Confrérie et en accord avec l’Evêque de Montpellier, fait l’achat d’une maison rue de la Monnaie.

En 1757, Mgr de Villeneuve demande pour les Dames des lettres patentes qui sont données par le Roi Louis XV à Fontainebleau en 1771.

En 1783, le Docteur Foart-Simons, de l’Hôpital Saint Luc de Londres en Angleterre, fait une visite à l’œuvre de la Miséricorde. Il l’a trouvé si bien organisée qu’à son retour à Londres il s’empresse d’en établir une qui lui ressemble.  Ainsi cette œuvre prend une place parmi les plus anciennes institutions publiques ou privées.

La Révolution modifie, transforme l’œuvre de la Miséricorde mais ne la détruit pas. Le 18 août 1792, l’Assemblée Nationale supprime « toutes corporations religieuses et Congrégations séculières, même celles vouées au service des Hôpitaux et au soulagement des malades.

Après le 19 avril 1793, l’œuvre de la Miséricorde est convertie en « hospice ». Les Dames de la Miséricorde (2) sont forcées d’abandonner la maison le 19 août de la même année.

Toutefois, la maison rue Montpellieret est conservée pour loger les Soeurs considérées comme « irremplaçables et leur départ exciterait le plus grand mécontentement parmi le peuple. On exigea d’elles le serment à la Constitution civile du Clergé. Mais l’Agent national, change la formule du serment et leur propose de promettre à Dieu de continuer à servir les pauvres comme par le passé ».

La Loi du 28 novembre 1796, crée les Bureaux de Bienfaisance. Celui de Montpellier est installé dans la maison de la Miséricorde.

Les Sœurs accomplissent toujours leur mission de charité au service des pauvres.    

En 1815, un Orphelinat est fondé rue Montpellieret ; il comprend 60 filles de 6 à 21 ans : « Elles sont formées à la couture, lingerie, aux détails du ménage ; elles reçoivent une instruction et une éducation conformes à leur position ».

En 1826, le local de la Miséricorde et trop petit. L’ancien Hôtel de la Monnaie est acheté. Des constructions sont faites, dont la chapelle.

En 1847, une Association des Enfants de Marie est érigée. Elle se compose de 150 jeunes filles, presque toutes dans la maison.

De 17 Sœurs présentes en 1850, elles sont 21 Sœurs en 1857 : « la Supérieure, 2 Sœurs sont aux orphelines, 4 à la pharmacie, 2 à la cuisine, 2 à la lingerie, 4 aux écoles, 2 à l’ouvroir externe, 4 à la visite des pauvres ».

En 1876, un orphelinat de garçons, situé près du Grand-Séminaire, est une annexe de la Miséricorde. Il compte 50 enfants, tous de la Ville, qui sont nourris par l’Oeuvre. Plusieurs d’entre eux sont occupés, à certaines heures de la journée, aux travaux du jardin ou à la cordonnerie. Deux classes gratuites, pour les jeunes filles comptent 90 enfants. Après la classe, les plus grandes se rendent à l’ouvroir. Une buanderie est destinée aux besoins de l’Établissement, mais aussi pour un prêt de linge aux pauvres de la Ville.

Dès 1898, c’est le début des laïcisations. Les classes de 200 élèves sont laïcisées. De généreuses souscriptions, en partie par les Dames de la Charité, permettent de construire une école dans le jardin de la maison qui appartient aux Sœurs, au 7 rue Vieille Intendance. Une Ecole Ménagère y sera ouverte en 1906.

En octobre 1900, l’Ecole s’ouvre avec plus de 300 élèves. En 1903, les Sœurs ont l’interdiction d’enseigner et sont remplacées par des « Institutrices libres ».

En juillet 1906, c’est le départ de 4 Sœurs avec les Orphelines pour la maison des Orphelins ouverte par Soeur Caizergues au 7 rue St Vincent de Paul.

En 1907, il ne reste que le Service de la Pharmacie et la visite des Pauvres. La laïcisation est votée.  Une salle de pansements et la Goutte de lait avec consultation gratuite pour les nourrissons se sont ajoutées.

En 1914, c’est la Première Guerre mondiale : 6 Sœurs se dévouent aux Ambulances de Montpellier, d’autres pour les distributions journalières : soupe, viande, pain, vêtements.

De 1920 à 1923, une Sœur est autorisée par l’Administration pour s’occuper du Dispensaire de la Croix Rouge, impasse Jardin des Plantes.

En 1932, une Soeur ouvre une École Ménagère pour les Gitans. Elle fait collaborer des laïcs qui poursuivent son œuvre après son décès en 1959.

A cette époque s’ouvre la Paroisse Saint Cléophas (3) dans la périphérie de Montpellier : une Sœur s’y rend comme « Éducatrice paroissiale » et assure les soins.

1939-1945, durant la Deuxième Guerre mondiale, les Sœurs distribuent des vivres et vêtements aux réfugiés. C’est l’ouverture d’un Fourneau avec la distribution de repas aux pauvres. Les Paroisses de Notre Dame des Tables (4) et Saint Mathieu ouvrent un Patronage ainsi qu’une garderie d’enfants à Notre Dame.

En 1955, le « Bureau de Bienfaisance » devient « Bureau d’Aide Sociale ». Une Soeur Assistante Sociale est Adjointe.

En 1965, un nouveau quartier prend essor : une Sœur est attachée à la Paroisse Saint Martin comme Educatrice paroissiale.

Dans les années 1970, les anciens locaux des Orphelines sont transformés en « Résidence pour personnes âgées. Les Filles de la Charité continuent à œuvrer en collaboration avec le Bureau d’Aide Sociale dans des missions propres à chacune.

(1) Du 31 août au 19 octobre 1622, le roi Louis XIII et ses armées mettent le siège devant Montpellier, tenu par la rébellion protestante.

(2) Les Dames e la Miséricorde sont devenues « Dames de la Charité » sous le Généralat du Père Fiat, cm (1878-1914)

(3) Les Montpelliérains avaient recours à Saint Cléophas en temps d’épidémies ; de nombreux miracles lui ont été attribués.

(4) L’Église Notre Dame des Tables est une église-basilique située au cœur de Montpellier.

Le Service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse