La Charité en fraternité, la Charité en action – 190 ans de présence de la Société Saint Vincent de Paul à Nîmes

Quand Frédéric Ozanam fonda les Conférences de Charité en 1833, il ne se doutait pas que deux siècles plus tard, elles auraient essaimé partout dans le monde. Ce week-end d’anniversaire des 190 ans de présence de la Société Saint Vincent de Paul à Nîmes a été l’occasion de retracer leur histoire, et, en particulier la naissance de la Conférence locale.

Frédéric Ozanam

     

 C’est un des amis de Fréderic Ozanam, Léonce Curnier, qui, de passage à Paris en 1834, est invité à une des réunions. Enthousiaste, il veut fonder une association semblable, chez lui, à Nîmes.  Avec quelques amis, soutenus par leur évêque, Mgr de Chaffoy, ils lui soumettent leur règlement qui est approuvé dès 1835.

Mais, comme le disait St Vincent, les grandes œuvres connaissent souvent des débuts difficiles. A trois reprises la Conférence échoue à se mettre en place. C’est alors que M. Monnier, un professeur, aidé du Père Emmanuel d’Alzon, crée la conférence de l’Assomption le 22 mars 1840. Tous les membres de la première Conférence sont là.

Le Père d’alzon

    190 ans après, l’Association, qui se nomme maintenant la Société Saint Vincent de Paul est non seulement implantée dans 95 départements français, mais ce sont 800 000 bénévoles qui agissent dans 153 pays. Ils rejoignent chaque année près de 17 000 000 de personnes en précarité faisant face à tous types de besoins, à la fois par une charité de proximité et en agissant sur les structures injustes qui engendrent la pauvreté.

Comme l’a souligné durant le week-end son Président National, Serge Castillon, l’association a su garder ses valeurs d’origines : la charité, la fraternité, la spiritualité, la simplicité et la modestie.

Serge Castillon ( à gauche) et Gérard Quittard

      

 A Nîmes, les différents témoignages, conférences et expositions, durant ce week-end anniversaire du 9 au 12 octobre 2025, ont bien montrés combien la Conférence rayonne de ces valeurs.

      Leur action charitable est basée sur les intuitions du christianisme social de Fréderic Ozanam et sur la spiritualité de Saint Vincent de Paul. Les temps de prière et de relecture de l’action, accompagnés par le Père Nicolas Dumas sont incontournables et fonde leur action. Cela fut vécu de façon concrète durant deux temps de prières samedi et dimanche matin où furent portés devant le Seigneur le nom des personnes servies par la Conférence de Nîmes ainsi qu’une fervente demande de la canonisation de Frédéric Ozanam. Ces temps de silences furent aussi un moment de questionnement sur le sens profond de notre action envers les pauvres. 

Implantés en Camargue, marqués culturellement par ce lieu, une conférence a également mis en valeur la croix de Camargue, symbole de la Foi, l’Espérance et la Charité, valeurs théologales dont vivent tous les chrétiens et, en particulier, la Conférence Saint Vincent de Paul.

 

La croix de Camargue

Les membres et leurs amis, accompagnés du conseil d’administration national, ont pu enfin vivre une messe, retransmise à la télévision dimanche matin. Ce fut un véritable temps d’action de grâce pour tout ce vécu ensemble au service des pauvres.

 La Conférence de Nîmes, présidée par Gérard Quittard, à l’image de celles du monde entier, œuvre le plus souvent par de petites actions de l’ombre (se retrouver autour d’un café, des maraudes, une épicerie solidaire, de l’aide alimentaire, des cours et ateliers, etc…) mais qui, on va le voir, ont de grands impacts sur la vie des personnes rencontrées. Au-delà des actions ce qui est important c’est la présence qu’ils peuvent offrir a toutes personne en difficulté, à l’image de leur devise « Être présents, tout simplement ». 

Cette fraternité transparait également entre les membres, tous différents mais liés par le même objectif : le service des plus démunis. D’ailleurs, au niveau national, tout est organisé et structuré afin que chaque conseil départemental soit aidé et accompagnés au quotidien, quelques soient leurs projets ou leurs difficultés.

Enfin, la fraternité s’actualise également dans leur capacité a travailler activement avec toutes personnes et organisations venant en aide aux personnes démunies. Les témoignages en ce sens ont été nombreux durant le week-end de la part de services de la ville (CCAS), de services d’Eglise (secours catholique), d’associations locales (Pain partagé), ou nationales (Croix Rouge) etc… En cas de besoins la Conférence n’a pas peur de recourir au maire et même à leur député. 

La collaboration est active également avec les membres de la famille vincentienne présents sur Nîmes : Les Filles de la Charité et les Equipes saint Vincent.

De nombreux jeunes, par l’intermédiaires des aumôneries de collèges et de lycées (notamment les lycées Saint Vincent de Paul et Emmanuel d’Alzon) et sont sensibilisés à la cause des pauvres et invités a des actions concrètes. Ils en ont témoigné vendredi en présentant les projets vécus durant l’année.

Jeunes du Lycée Saint Vincent de Paul de Nîmes

En fin de week-end un film, « Brother », suivait l’engagement d’un jeune homme français dans la communauté des « Franciscains du Bronx », illustrant ce sens du service des pauvre brisant les frontières.

« Les pauvres sont nos Seigneur et nos maîtres » disait Saint Vincent.

Fidèles à l’Esprit vincentien, les Conférences Saint Vincent de Paul sont à l’écoute de toute personne en souffrance. En effet, comme pour tout chrétien « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. » (Gaudium et Spes 1)

Déjà tournés vers l’avenir beaucoup pensent à l’année 2035 où ils pourront fêter leur 200 ans !

D’ici là ils sont déjà retournés servir les personnes en souffrance pour leur apporter, avec l’aide matérielle, le plus beaucoup des cadeaux : une présence fraternelle.