Les Filles de la Charité de Stains – 1ère partie

Quelques dates :

  • 1723-2023 : 300 ans de l’Ecole Sainte Marie
  • 1723 1992 : présence des Filles de la Charité à Stains
  • 1723-1985 : Communauté dans l’Ecole durant 262 ans
  • ..  : passation de la Direction de l’Ecole à des laïcs
  • 1985-1992 : la Communauté déménage dans une Cité de Stains

Stains est une commune française, située dans le département de la Seine-Saint-Denis en région Île-de-France. 

En mars 1723, deux Sœurs de Saint Vincent de Paul (Catherine Haran, Supérieure et maitresse d’école et Julienne Creuvisier pour le service des malades) sont appelées dans le village de STAINS par le Seigneur BELLANGER et les habitants, pour y faire l’école aux petites filles et soigner les malades avec une Soeur pour la classe aux enfants des employés du Château. Elles arrivent vers le mois de mars.

« La châtelaine du lieu était est supérieure de la Confrérie: Association de dames aisées, de « condition » chargées de visiter, de soigner, de nourrir les pauvres malades « à domicile » de la paroisse.

Dans les parchemins et les pièces authentiques concernant cette fondation, il est dit que : « le Seigneur Toussaint Bellanger établit en ladite paroisse une petite école et un hôpital de la charité, auquel serait   unie et incorporée la Confrérie de la Charité ».

Le contrat s’est fait devant les Conseillers du Roi, notaires au Châtelet de Paris moyennant 700 livres par an ; cette clause a été anéantie en 1793.

Les 4 avril et 17 mars 1723,

 « Les habitants de la paroisse, réunis au presbytère à l’issue de la grand’messe dominicale, ratifièrent les contrats passés. Les lettres patentes du Roi furent données le 24 mai 1723 et enregistrées par écrit au   parlement le 5 juillet suivant ».

A la Révolution de 1793, les habitants de la Commune pourvurent pendant de longues années à la subsistance des Sœurs par des dons en nature. A cette époque de troubles, les Sœurs durent quitter leur habit, sans toutefois abandonner leur maison. Elles reçurent le 14 pluviôse (2 février 1794) un certificat de civisme du Conseil de surveillance de Stains ».

Par contre le droit d’enseigner leur fut certainement retiré. Le 30 germinal de l’an II (19 avril 1794) ; les membres du Conseil général de la Commune essayèrent de trouver une solution.

Il n’y a pas eu d’interruption dans le service des Sœurs, même durant la période révolutionnaire !

En 1807, la Communauté s’installe dans la maison de la famille BELLANGER par acte passé devant Maître MARCHAUX, Notaire à Paris.

Le nombre d’enfants ayant augmenté, un asile fut ouvert. Une 2ème classe fut adjointe cette même année.

« Vers 1830, la petite maison ne comptait encore que 4 ou 5 Sœurs. Les ressources suffisaient à peine pour leur entretien ce que voyant, la Sœur servante, Sr Marie-Antoinette de FUMERON laissa, à sa mort, le 1er janvier 1840 une rente de 1 700 F ; son frère, Duc et Pair de France, en laisse une pour les pauvres et la Commune qui est encore distribuée en 1923 !, partie par les Sœurs, partie par le Bureau de Bienfaisance. » 

Ce ne fût qu’en 1848 que l’Etablissement commence à prendre quelque extension. On construit 2 salles devant servir de classes sur un terrain faisant partie de la Fondation, l’une est devenue la chapelle depuis 1870. »

En 1850, Mme de Vatry, qui possède alors le château de Stains exprime aux Sœurs le désir de les voir admettre des enfants à demeure. Elle-même commence l’œuvre en leur confiant les enfants de ses domestiques. Mais le local n’est pas suffisant. Elle fait construire en 1853, un dortoir et un ouvroir au-dessus des classes. De grandes améliorations sont encore faites à ses frais.

La population s’étant accrue en 1867. La Commune et obligée d’ouvrir une deuxième classe qui, faute de local, est installée dans une dépendance du château. Enfin l’année suivante on construit des Ecoles sur un terrain appartenant à Mme de Vatry.

« La construction donne lieu à de longs débats, lesquels la Sainte Vierge et Saint Joseph nous ont visiblement protégées disposant les autorités en notre faveur. »

Les Sœurs prennent possession des nouvelles Ecoles en mars 1870. Au mois de septembre suivant, la Guerre éclate. L’invasion prussienne force les Sœurs à quitter la maison. Les unes se rendent dans les ambulances, les autres restent à Paris.

La guerre terminée, le Conseil municipal fait faire les réparations de la maison, ce qui permet aux Sœurs de  recevoir d’autres Sœurs chassées de leur maison par la Commune de Paris.

« En mars 1871, les Sœurs qui reviennent dans la maison la trouvent à moitié démolie par les obus. Seul le bâtiment des Ecoles a été épargné. Saint Joseph, dont la statue est placée au-dessus de la porte, s’en est montré le protecteur. »

Par suite du bombardement de Paris, l’Eglise de Stains ne peut plus servir au culte. Sœur Tissot, alors Sœur servante, offre une salle de la maison où sont célébrés les offices pendant 8 mois.

« Cette salle devint et reste encore aujourd’hui notre chapelle (en 1923 !). Elle est dédiée à Saint Vincent  dont la statue domine l’autel. »

En 1878, Sœur TISSOT continue d’étendre les œuvres. « Abeille industrieuse », selon l’expression du Père Fiat, Prêtre de la Mission. Elle réunit et économise les fonds nécessaires pour acheter la maison attenante à la Fondation et ainsi agrandir l’internat. Elle y ajoute le grand bâtiment qu’elle fait construire et qui comprend trois classes, deux dortoirs et un ouvroir. Les jardins sont aussi agrandis.

Le Père de Soeur Tissot, vieillard nonagénaire, qui a donné ses cinq enfants, 4 Filles de la Charité et 1 Prêtre de la Mission. Il obtient des Supérieurs la permission de finir ses jours auprès de sa fille dans la maison de Stains.

« Il laisse le souvenir d’une sainte vieillesse dont tous les instants s’écoulent à la chapelle. C’est en  mémoire de lui que Sœur Tissot fait construire en 1883 une petite maison pour y recevoir quelques vieillards. Cette œuvre procure aux personnes âgées le moyen de vivre et de mourir en paix.

Encouragée par le bien qui s’y faisait, Soeur Tissot entreprend une construction plus vaste : c’est la belle maison de retraite qui s’élève au milieu du jardin et abrite une quarantaine de Dames pensionnaires en 1923. »

Tandis que ces œuvres se développent, les Sœurs continuent toujours assidûment la visite des malades à domicile. Jusqu’en 1890, il n’y a dans le village ni médecin, ni pharmacien. Les Sœurs tiennent la pharmacie et un médecin du pays voisin vient chaque jour donner des consultations dans la maison des Soeurs et prend les adresses des malades qui le demandent ce qui facilite beaucoup aux Sœurs leur entrée auprès d’eux.

A l’une des Sœurs revient aussi l’honneur d’avoir fait célébrer, pour la première fois dans sa classe le mois de Marie, qui n’est pas encore établi dans la Paroisse.

Vers 1879, la maison compte 3 classes externes, plus un Asile. Le nombre des pensionnaires s’élève jusqu’à 118. Les Sœurs ont été jusqu’à 16 ; elles habitent toujours dans la maison de la Fondation.

Le service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse

A suivre…