Nouvelles de Samos
Durant ce mois d’octobre 2023, nous avons enfin pu nous retourner sur l’île de Samos après de longs mois d’absence suite à la pandémie.
Comme nous vous l’avions communiqué précédemment, le camp « initial », c’est-à-dire sauvage et dans le centre-ville, a été vidé et remplacé par un camp officiel dans la campagne déserte à 7 kilomètres du centre de Vathy.
Ce camp compte 2500 places mais aujourd’hui il n’y a pas moins de 4600 personnes (25% de femmes et le reste des hommes et des enfants).
Malheureusement nous n’avons pu que constater que la situation sanitaire n’est pas meilleure malgré les nouvelles infrastructures car le nombre de personnes est trop important. De ce fait les personnes n’ont accès à l’eau qu’une heure par jour, les repas ne sont parfois pas suffisants.
Après le changement d’emplacement du camp et la nouvelle configuration, beaucoup d’ONG ont quitté Samos, n’ayant pas eu l’autorisation d’entrer dans le camp qui fonctionne avec un système que nous pourrions qualifier de « carcéral ». Les personnes peuvent prendre le bus pour descendre en ville, mais le ticket est payant (1,60€) et les horaires ne sont pas toujours en adéquation avec ceux de leur permission de sortie.
Il ne reste donc sur place que peu d’ONG qui permettent tout de même de pouvoir donner un peu d’aide aux personnes : Médecins sans frontière, Avocats sans frontière, Samos volunteers.
Est encore sur place également l’ONG « AASIA On The Road » que nous avons connue grâce à la communauté d’Arcachon et avec qui nous collaborons depuis 2020.
Ils ont pu louer une petite maisonnette située près du camp (environ 25 minutes de marche) et ainsi offrir un îlot bienveillant et sortir un peu du quotidien éprouvant. « La Maison » se veut être une halte de jour qui accompagne les réfugiés dans leur quotidien en proposant un soutien matériel, alimentaire avec une distribution de repas chauds chaque jour, psycho social et fraternel. Un médecin et des avocats viennent également proposer leur aide régulièrement. Des cours de grec, d’anglais ainsi que des activités récréatives sont proposés chaque jour.
Nous avons pu emporter, lors de ce voyage, grâce à Caritas de Syros, 30 sacs de vêtements pour l’hiver, que l’ONG AASIA va distribuer à environ 200 bénéficiaires.
Nous avons pu passer du temps avec eux et voir combien ce lieu est pour les réfugiés un îlot de sécurité et de bien-être. Cela leur permet de pouvoir, pendant un moment, oublier les fils barbelés, les miradors, les rayons X et les portes magnétiques.
Alors oui, nous pouvons dire que ce nouveau camp a amélioré sur le plan salubre, la situation de ces personnes, mais en ce qui concerne leur état psychique, malheureusement nous avons retrouvé les mêmes situations ; cela nous pousse à rester disponibles, à nous laisser déplacer, et à continuer d’être inventives !