Pèlerins d’espérance – Genève
Le 18 novembre 2025, dans le prolongement de la Journée des Pauvres, nous avons vécu à Genève une rencontre riche par les rencontres et les témoignages.
Le thème était : Les sans-abris /Homelessness). La rencontre – en anglais – a été imaginée et organisée par Sr Franca EDET-OQUA, Fille de la charité, Représentante de la Compagnie à l’ONU, (Commission des Droits de l’Homme).
Ont répondu à l’invitation une centaine de personnes, dont plusieurs employé/es des ONG, et du personnel des Missions et Ambassades présentes à Genève. Il y avait aussi de nombreux paroissiens de la paroisse anglophone de Genève. C’est dire que la rencontre était très internationale. Elle a permis à une population jeune, de réaliser un des problèmes qui touche toutes nos sociétés : le « sans-abrisme », adultes et… enfants.
Un des mots, mentionné dans tous les témoignages a été : DIGNITE.
Après une introduction par Sr Franca, nous avons entendu successivement :
M. Michel VEUTHEY, Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte à Genève, très engagé contre le traffic des êtres humains. Il a montré comment des personnes sans domicile, vivant dans la pauvreté peuvent devenir des proies pour le traffic des êtres humains. « Cinquante millions d’esclaves modernes dans le monde interrogent notre conscience » !
M. Andrew MC KNIGHT, de l’Orgranisation Depaul à Paris, qui collabore étroitement avec de nombreux bénévoles dont des Filles de la Charité de Paris-Perichaux, nous a présenté ce centre d’accueil, qui répond aux besoins d’une population de grande précarité. Par son témoignage, et quelques photos, nous avons pu prendre conscience de ce qui est offert aux sans abri, dans la Ville de Paris. Son témoignage, inspiré de l’esprit de St Vincent de Paul, a été une interpellation pour des personnes qui souhaiteraient se mettre bénévolement au service des autres et particulièrement des pauvres. Si le mot DIGNITE a été souvent mentionné, le mot GENEROSITE a été démontré par les divers et multiples services offerts dans ce lieu d’accueil à PARIS.
Sr Michelle LOISEL, Fille de la Charité, Représentante de la Compagnie des Filles de la Charité, à l’ONU à NEW-YORK est active dans plusieurs organisations et associations non-gouvernementales dont le but est le plaidoyer (advocacy) en faveur des pauvres. Elle collabore avec d’autres porte-parole des pauvres dans des organisations gouvernementales. Elle a montré combien il est important de ne pas travailler seuls pour parler et agir à un niveau plus global pour que la vie des pauvres soit connue, qu’elle remonte et soit prise en compte afin d’influencer les décisions à un niveau plus global. Sr Michelle a rappelé les initiatives vincentiennes, telle que la réalisation des « Treize Maisons », programme vincentien établit en 2017.
La rencontre s’est terminée par des chants pleins d’espérance interprétés par la Chorale de la Paroisse Jean XXIII de Genève. Puis, nous nous sommes retrouvés autour d’un buffet préparé par des membres de cette Paroisse, venant de tous les continents. Autour des tables, des rencontres informelles ont permis de répondre aux questions, d’apporter des informations complémentaires et de prolonger les échanges.
Le Pape François a été souvent cité ainsi que le dernier livre du notre Pape Léon XIV. Nous pouvons nous réjouir de voir notre charisme ainsi mis en valeur dans l’Eglise. Cela est aussi une source d’espérance pour nous.
Au XVIIème siècle, qui aurait pu imaginer que l’intuition de Vincent de Paul puisse continuer d’inspirer à ce point le service des pauvres, tant dans notre quotidien que dans la dimension internationale. Pour les personnes qui n’avaient jamais entendu parler de St Vincent, cette rencontre a permis un éveil. Le regard positif porté sur les pauvres va aussi inspirer nos attitudes au moment où le contexte actuel, social, économique et même ecclésial, pourrait susciter indifférence à l’égard des pauvres, voire leur rejet.
Dans la salle, du lieu où je me trouvais, je constatais que de nombreuses personnes, par un mouvement de tête, acquiesçaient à ce qui était exprimé. Les témoignages ont révélé ce que certains ignoraient sans doute.
Par cette rencontre, nous avons aussi pris conscience de ce qui existe à Genève pour répondre aux besoins des personnes sans abri, tant par d’anciennes organisations et que par de nouvelles initiatives.
Juste avant d’écrire cet article, j’apprends que la Ville de Genève vient d’ouvrir ses abris, comme chaque hiver. Ainsi dès maintenant, 600 places sont offertes gratuitement aux sans abri en plus des lieux habituels d’accueil et d’hébergements qui sont destinés aux personnes SDF. Emboîtons le pas des pèlerins d’espérance !