Pour fêter l’été, un peu de Poésie (Paris Périchaux)

Pour fêter l’été, un peu de Poésie (Paris Périchaux)

Pour ce premier jour de l’été, nous vous proposons, non pas des chansons mais des poèmes.

Ils ont été rédigés par une accueillie de l’Accueil Périchaux.

L’accueil Périchaux, situé a Paris dans le 15 ème arrondissement, au cœur de la cité des Périchaux. Organisé et animé par l’association Depaul, l’Accueil Périchaux accueille des personnes sans domiciles fixe et leur offre un moment convivial autour d’un café. Là les personnes peuvent, entre-autre, aussi se doucher et laver leurs vêtements, se soigner, regler des problèmes administratifs et, surtout être écouté.

Le premier poème que nous vous proposons rend justement hommage a cet accueil et à l’aide que l’on peut y recevoir. Il peut se chanter sur la mélodie de Michel Sardou, « Si les ricains n’étaient pas là »

Si Depaul n’existait pas

Si Andrew n’était pas là

Pour diriger et tout gérer

Si Olivier ne s’occupait pas de tes papiers

Qui ferait avancer ton dossier

Et si Nicole notre Docteur

Ne prenait pas du temps sur ses heures

Qui t’ausculterait, te soignerait

Quand malade tu es ?

Les bénévoles sont nos idoles

Sans eux c’est comme une grève à la RATP

Où le service ne serait pas assuré,

Et où plus rien ne fonctionnerait

Et si Depaul n’existait pas

Où irions-nous quand il fait chaud, quand il fait froid,

Pour se laver, se restaurer,

Se reposer et discuter

C’est pour cela qu’en 2024

J’espère pouvoir revenir bien des fois

Mais seule la vie décidera si je serais encore là

Quand on vit dans la rue, on est très seul mais on croise beaucoup de personnes : compagnons de galères, habitants du quartier, passants dans la rue… Que deviennent-ils ? Parfois ils n’ont même pas remarqué cette personne qui n’a pas de domicile… Alors le seul refuge qu’on trouve est cet endroit secret au-dedans de soi où l’on est si bien…

Inconnus disparus

Inconnus disparus

Vous que je ne reverrai plus

Qu’êtes-vous devenus ?

Êtes-vous toujours dans la rue ?

Assis à la même table

Hommes et femmes, c’est plus équitable

Et même si on n’a pas le même langage

On trimbale les mêmes bagages

Avec cette même envie de sortir de l’engrenage

A deux mains, à deux pieds

Pour toujours, à jamais

Tu croiseras mon chemin

Et tu entonneras ce refrain

A deux pas de chez toi

Il y a quelqu’un qui a besoin de toi

Mais tu ne le sais pas

Mais tu ne le vois pas

Et quand vient le soir

Couché dans le noir

Je ferme les yeux

Je rêve un peu

J’oublie la routine

Et je m’imagine

Dans un palace

Remplis de glaces

Et de miroirs

Pour bien y croire

Mais au réveil j’ai toujours sommeil

Et rien n’a changé 

Le jour est à peine levé

Et déjà je dois quitter

Ce lieu secret

Pour affronter une nouvelle journée

Le poème suivant parle de profiter de l’instant présent qui est fort de nos choix assumés. Le regard porté sur la vie est lucide et la vie parfois cruelle mais reste rempli d’Espérance. Il est important de goûter les belles rencontres, même brèves et les bons moments parfois fugitifs.

Profite de cet instant qui est le tien

Même si parfois comme Gépéto

Qui a tout donné à Pinocchio

Il ne me reste que ces miettes de pain

Pour ce soir combler ma faim,

Je ne regrette rien, j’ai choisi ce chemin,

J’ai tout simplement suivi mon destin.

Si pour ne plus subie il m’a fallu partir

Et ainsi la vie découvrir,

Je suis allée à Paris capitale de la France

Où règnent impatience et indifférence.

De belles rencontres, oui, j’en ai fait

Celles qui ne durent qu’un instant T,

Mais qu’on a pas envie d’oublier

Car rares sont les gens bien intentionnés

Qui, sans recevoir, savent donner.

A ceux-là je dis un grand merci

Et si chacun à ses soucis, le quotidien de la vie

Nous rappelle au présent.

Et peu importe ce que l’ont ressent.

Si aujourd’hui tout va bien,

Profite de cet instant qui le tien

Car personne ne sait ce que demain sera fait

Le dernier poème chante la liberté d’exprimer ses pensées qui arrive souvent au moment de la vieillesse. Il dit l’interrogation devant l’avenir incertain. Il dit son Espérance en un avenir meilleur.

J’ai perdu ma jeunesse.

Je profite de ma vieillesse

Pour découvrir la liberté,

Le pourvoir de m’exprimer

Qui ne m’étais pas donné

Et que pendant des années

J’ai rêvé et tant espéré.`

Aujourd’hui dans le ciel

Resplendit le soleil.

Je regarde ces oiseaux

Aux plumages si beaux

Qui s’envolent vers d’autres rivages

Emportant avec eux un message.

Vont-ils vers un monde meilleur ?

Vont-ils au royaume du bonheur ?

Mais existe-t-il vraiment ailleurs ?

Faut-il chercher au fond de notre cœur ?

Naïve je suis peut-être,

Mais comme Cosette

Je suis pauvre en argent

Mais si riche en sentiments,

Et si seul l’espoir

Peut nous sortir du noir,

Alors je veux bien y croire

Poèmes de VM par l’intermédiaire de la communauté de Paris Périchaux